Personnel du Camp de l'Association des jeunes bègues du Québec 2023

Un balado me l’a dit.

 

‘’Donner est plus bénéfique que recevoir.’’  C’est Dr. Morgan Anderson qui l’a dit dans un de ses balados.

 

Bien que je ne crois pas tout ce que j’entends dans les médias, dès que j’ai entendu ces mots, j’étais convaincue. C’était une logique viscérale.

 

C’est peut-être parce que depuis longtemps j’ai internalisé que le sens de ma vie était d’aider les autres, de donner de moi-même.

 

Ma mère a la main sur le coeur comme on dit. C’est une de ses qualités que je préfères. Je la trouve si belle quand rend service, quand elle donne, quand elle prend soin des autres. Elle rayonne.

 

J’ai certainement puisée beaucoup dans ses gênes et dans ses comportements pour adopter la générosité, comme si chez nous, la générosité a été notre monnaie d’échange, à elle comme à moi, pour prendre notre place dans ce monde en tant que femmes qui bégaient.

 

J’étais assez jeune quand je me suis attachée à l’identité des personnes généreuses. Je me rappelle vividement d’un moment, quand j’avais 14 ans, alors que je marchais seule le soir en rentrant chez moi dans le seul sens unique de Val-d’Or, des larmes sur les joues, à chercher désespérément du sens à la vie, à ma vie.

 

Mes pieds ont arrêté d’avancer au moment où mes neurones ont fusionné cette idée : le sens de ma vie allait être d’aider les autres.

 

Si quelqu’un me regardait passer devant sa fenêtre de salon à ce moment précis, il a probablement vu une ampoule s’allumer au-dessus de ma tête et entendu la musique de Mario Bros jouer, tsé celle quand dans Mario Bros 1 quand à la fin d’un tableau Mario saute sur un mat et qu’un drapeau descend?

 

Bref, quand j’ai entendu Dr Morgan Anderson dire ‘’donner est plus bénéfique que recevoir’’ dans son balado ‘’Let’s Get Vulnerable, Relationship and Dating Advice’’ (yep, ma vie amoureuse est une catastrophe), mes neurones ont réagit un peu de la même façon que lorsque j’ai décidé de suivre les traces de Mère Thérésa.

 

Mes neurones ont arrêté d’avancer et mes pieds ont fusionné. Et l’inverse.

 

J’étais déjà une disciple de la générosité, mais ce n’étais pas une raison pour qu’une psychologue et auteure spécialisée en attachement en parle comme si c’était un fait plutôt qu’une croyance. Surtout dans un podcast de cette envergure.

 

Mon cerveau travaillait fort dans les coins. J’étais tellement d’accord avec elle et tellement surprise qu’elle en parle comme un fait…

 

De sa bouche…

…cela laissait sous-entendre…

…qu’il y avait une littérature scientifique sur le sujet!

 

Quelques touches de clavier plus tard et BAM!

 

Il existe effectivement une littérature scientifique qui supporte l’idée que donner apporte des bénéfiques neurologiques, psychologiques et évolutionnels (dans le sens de l’évolution de l’espèce humaine)!

 

Dr Morgan m’inspire encore plus confiance. Je vais acheter son livre je pense.

 

 

Générosité, chocolat et bénévolat

 

Imaginez le plaisir que mon cerveau a eu à connecter ensemble le bonheur, le bégaiement, la générosité et l’évolution humaine !

 

Parmi les grandes réalisations que j’ai eu lors de ce moment euphorique, je vous en partage 3.

 

  1. Je comprends enfin pourquoi je partage mon chocolat. Donner mon chocolat à quelqu’un d’autre me procure plus de bonheur que le manger moi-même. Considérant que manger du chocolat est déjà très haut dans la liste des choses qui me rendent heureuses, partager mon chocolat à quelqu’un qui aime autant le chocolat que moi a le potentiel d’être l’activité la plus dopaminergique au monde pour mon système. Je pense maintenant à intégrer la fabrication de chocolat à mes thérapies orthophoniques.

 

  1. Je comprends enfin pourquoi les gens donnent souvent en cadeau des choses qu’ils aimeraient recevoir. Donner est un geste à la fois altruiste et égoïste. C’est sans équivoque. On donne parce que ça nous fait sentir bien et donner quelque chose que l’on aime a le potentiel d’être plus satisfaisant que de l’utiliser soi-même! D’ailleurs, c’est probablement pourquoi plusieurs personnes qui bégaient aiment tant laisser la parole à d’autres personnes qui bégaient.

 

  1. Je comprends enfin comment l’Association des jeunes bègue sud Québec arrive à rassembler autant de bénévoles à son camp annuel, malgré s’ils doivent dormir dans la même chambre que des enfants qu’ils ne connaissent pas (et qui pètent la nuit).

 

 

Les bénévoles qui ont participé à l’édition 2023 du camp d’été de l’Association des jeunes bègues du Québec sont l’incarnation même de la générosité.

 

Je le sais parce que j’ai eu la chance d’être orthophoniste pendant ce camp. Je les ai vu de mes propres yeux donner de leur temps, de leur écoute, de leur énergie, de leur tendresse et de leur présence sans rien demander en retour.

 

Malgré le décès d’un membre de leur famille la veille du camp, malgré des maux de dos, malgré le supplice de la chambre à coucher qui sent le pet, malgré la pluie et malgré le fait qu’ils n’étaient pas rémunéré pour leur présence 24h / 24h pendant 6 jours, ils étaient là.

 

Certains ont même pris leurs vacances au travail pour être bénévoles à ce camp. Il devrait y avoir un crédit d’impôt pour ça.

 

Les orthophonistes et les administrateurs de l’Association des jeunes bègues étaient tous ébahis par autant de générosité.

 

Personnellement, j’étais même inquiète. Inquiète qu’ils s’épuisent, inquiète qu’ils donnent trop d’eux-même, inquiète qu’ils ne retirent pas suffisamment de bénéfices pour trouver que l’expérience en valait la peine.

 

Et puis, pendant la semaine, je les ai vu rayonner ici et là. Un peu comme ma mère rayonne quand elle donne.

 

Être présents à ce camps, les rendait heureux. Fatigués, mais heureux.

 

Nous avons vu tellement de choses touchantes pendant ce camp.

 

On pourrait penser que c’était ce qui les faisait rayonner, c’était le souvenir des bras de certaines adolescentes s’ouvrir pour avoir un câlin de leur bénévole attitrée avant le dodo.

 

Ou le souvenir des jeunes qui se bagarre avec un des bénévoles comme s’il était leur frère.

 

Ou celui de voir des jeunes sortir de leur zone de confort autant lors des activités de plein air du camp que lors des séances en orthophonie grâce à la présence rassurante des bénévoles.

 

C’était sûrement un peu de tout ça.

 

Mais si les bénévoles avaient l’air heureux à la fin du camp, je pense que c’est parce qu’ils avaient le sentiment d’avoir contribué au développement de ces jeunes, d’avoir ‘’donné’’ à la collectivité.

 

Et sûrement un peu parce qu’ils étaient contents de retrouver leur lit sans les odeurs de pets d’enfants.

 

 

*Si vous avez envie vous aussi de donner à la collectivité, n’hésitez pas à contacter l’Association des jeunes bègues pour être bénévoles lors de leur prochain camp, ou lors d’autres de leurs activités!

 

RÉFÉRENCES

Dr Morgan Anderson Podcast : https://podcasts.apple.com/us/podcast/lets-get-vulnerable-relationship-and-dating-advice/id1496034764 

Dr Morgan Anderson Book : https://www.drmorgancoaching.com/lovemagnet

Camp de j'Association des Jeunes Bègues du Québec : https://www.ajbq.qc.ca/fr/camp-de-l-ajbq

Anny Dube

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